mardi 17 mai 2011

L'abbé Simon-Pierre Pelletier, prêtre


Pour souligner l'Année presbytérale, une série de textes fut publiée dans la revue diocésaine, INTERCOMMUNICATION, afin de faire mieux connaître les membres du clergé du Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Ces textes font ressortir leurs implications, les joies et les peines qui les habitent dans leur ministère, leur spiritualité, etc. Nous partageons avec vous ces textes. Voici le sixième d’une série de sept.

Comment avez-vous reconnu l’appel à la prêtrise?
Ça s’est fait progressivement. D’abord, je viens d’une famille dans laquelle il y avait plusieurs personnes engagées en Église : j’avais un oncle prêtre, et plusieurs cousins (6 ou 7) également. J’avais aussi des tantes et cousines religieuses. Ma famille immédiate (papa, maman) était très croyante. J’entendais donc souvent parler de leur travail et de leur vie. En particulier le travail et la vie de quelques cousin-e-s missionnaires m’attirait. Par ailleurs, mon nom y a été pour quelque chose. Je m’appelle Simon-Pierre. Je partage ce nom avec l’Apôtre célèbre. J’entendais donc souvent mon nom quand j’allais à l’église.  J’entendais : «  Pierre m’aimes-tu? Viens je ferai de toi un pêcheur d’homme. Sois le berger de mes brebis. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
Ces phrases avaient en moi une résonnance particulière, jusqu’au jour où s’est imposée à moi la question : et si c’était toi que le Seigneur appelait? Si c’était à toi que le Seigneur demandait : Pierre m’aimes-tu? Je n’arrivais pas à éviter ce questionnement qui devenait, à mesure que je vieillissais et que l’heure des choix arrivait, plus insistant. Le reste a été affaire d’accompagnement spirituel et de cheminement.

Pourquoi avoir choisi un tel ministère?

Je dirais que c’est lui qui m’a choisi, bien plus que moi qui l’ai choisi. Mon choix à moi était d’être missionnaire.

C’est quoi pour vous être prêtre aujourd’hui?
C’était et c’est encore être dépositaire d’une bonne nouvelle à transmettre, d’une générosité de Dieu à distribuer.

Qu’est-ce qui vous aide à vivre votre vie de prêtre?
D’abord le don de la foi…je prie tous les jours que Dieu me la garde car je suis bien conscient que c’est un don. Puis le soutien des autres : amis, confrères, des priants (savoir que des gens me portent dans leur prière : les marguerites, les Clarisses)

Qu’est-ce qui vous rend heureux dans votre sacerdoce? Vos joies?
Apprendre que mon annonce de la Parole a rejoint quelqu’un et lui a fait du bien. Découvrir que ma présence, ma manière d’être ont fait la différence dans la vie de quelqu’un.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées? Vos peines?
Ce que je trouve le plus difficile, c’est l’indifférence de beaucoup de baptisés, le peu de souci de beaucoup de grandir dans leur foi. Je trouve difficile le sentiment  d’être considéré comme une valeur négligeable dans la société. Je trouve difficile qu’on me fasse porter tous les péchés passés et présents de l’Église. Je vis difficilement des prises de positions de l’Église de Rome qui sont difficiles à ancrer dans l’Évangile et qui font obstacles dans l’accueil du message essentiel de l’évangile. Les baptisés ne sont pas toujours ni tous capables des faire les nuances entre des prises de positions morales(et donc muables) et l’annonce de l’évangile.
J’ai beaucoup de peine de la coupure qui s’est opérée depuis quelques années avec le monde des jeunes. Je sens bien que pour les jeunes, je ne suis plus un personnage signifiant : ils m’associent à une institution qu’ils rejettent avant même de prendre le temps d’entendre ce que je dis et de voir ce que je suis.
Je trouve que la responsabilité de plusieurs communautés rend très difficile mon enracinement dans les communautés; les gens me perçoivent plus ou moins comme un visiteur « apostolique ».

Parlez-nous de votre spiritualité, de l’histoire de votre vie de foi.
J’essaie de vivre ma vie spirituelle dans mon travail. J’ai cessé de penser, comme la discipline du grand séminaire pouvait le laisser croire, que je pouvais vivre comme un contemplatif. L’eucharistie et la Parole de Dieu sont les principales nourritures de ma vie de foi. Certains jours, quand je suis plus fatigué, l’eucharistie devient même la seule nourriture…

Comment vous entrevoyez le prêtre de demain?
Je n’ose pas l’imaginer. J’ai appris qu’on peut gâcher le présent en regrettant le passé et en essayant de vivre par avance le futur. J’essaie de faire le mieux que je peux au présent, sans me mettre la tête dans le sable, bien entendu. Je fais des projets, mais pas trop lointains.
Je pense que bientôt avec les quelques confrères de ma génération, je serai missionnaire sur la côte du sud.

Quels sont vos loisirs, vos passions en dehors de votre ministère?
Je fais de la bicyclette l’été, j’aime la musique, j’aime travailler sur mon terrain avec mon tracteur (le fils de cultivateur n’est jamais mort en moi). J’aime jardiner. J’aime le cinéma.


L'abbé Simon-Pierre Pelletier

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