jeudi 27 mars 2014

1-2-3 Action… prêtre !

RoyJean-FrançoisJe suis un grand amateur d’histoire et de séries télévisées historiques. J’ai grandi en regardant Le temps d’une paix, Entre chien et loup, Les Filles de Caleb, Blanche, Montréal P.Q., Au nom du Père et du Fils. Dans chacune de ces séries, l’image du prêtre tantôt nous touchait, tantôt nous répugnait. Si le curé Rodin des Belles histoires des Pays d’en haut nous montrait le visage d’un prêtre proche des pauvres et des défavorisés; si le curé Chouinard du Temps d’une paix nous montrait le visage d’un homme joyeux et toujours de bons conseils; d’autres comme le curé Alcide Plamondon dans Au nom du Père et du Fils ou l’abbé Fredette dans Blanche nous ont fait dresser les poils sur les bras. Qu’ils soient bons, qu’ils soient moins bons, l’image du prêtre a traversé les grandes séries québécoises. Qu’en est-il aujourd’hui? Le rôle des prêtres à la télévision québécoise a-t-il évolué au fil du temps?
On pourrait croire que la place du prêtre à la télévision subie la même réalité que la religion en générale, elle a été mise de côté. Pourquoi? Parce que le prêtre semble ne plus avoir sa place dans la société d’aujourd’hui. Pourtant, une des plus populaires séries de l’heure, Unité 9, met en avant plan, et comme un des principaux personnages de l’intrigue, un prêtre, aumônier de la prison de Lietteville.
Le personnage de l’abbé Georges Sainte-Marie, incarné par l’acteur Paul Doucet, nous montre à la fois la complexité du ministère d’aumônier de prison et en même temps le travail indispensable qu’ils y font. En 2014, peut-être nous saurions-nous attendus à voir un prêtre montrant une double-vie avec femme et enfants ou encore un prêtre au prise avec des problèmes profonds liés à l’alcool ou à la sexualité. Surprise, rien de cela dans unité 9. On y trouve plutôt l’image d’un prêtre proche des gens, présent pour écouter et conseiller, au service des plus exclues de la société : des femmes prisonnières. Ce qui me touche dans ce personnage et dans la réalité qu’il représente, c’est qu’il ne nous montre pas seulement une vie presbytérale où tout va toujours pour le mieux. Au contraire, ce prêtre est parfois mêlé dans ses sentiments, ses émotions; il s’attache à telle personne, il est touché plus profondément par telle ou telle situation. Constamment, comme tous les prêtres, l’aumônier d’Unité 9 vit un combat intérieur, un combat pour demeurer chaque jour fidèle à ses engagements envers Dieu, un combat pour demeurer toujours lui-même sans se laisser toucher et déstabiliser par une situation de détresse qui l’empêcherait d’être réellement la personne aidante qu’il doit être. Au fond, l’aumônier d’Unité 9 est un humain, un humain fait de sentiments, d’émotions et de combats. Il nous rappelle que les prêtres sont des humains, des hommes qui ont donné leurs vies pour servir et qui combattent chaque jour pour être fidèles aux engagements de leur sacerdoce dans un monde qui tourne souvent en dérision leur choix de vie.
Aujourd’hui, en Église, je crois qu’on peut se réjouir de l’image transmise par le personnage de l’abbé Georges Sainte-Marie, car c’est lui qui entre dans le foyer de plus de 2 millions de personnes chaque mardi soir.
Jean-François Roy